Ce plan a été officiellement adopté le 25 mai 2023, lors de la 76ème Assemblée mondiale de la santé, à l'issue de plus de 15 ans de discussions et de négociations entre les 194 États Membres de l'OMS à son sujet.

Dans
cette vidéo, le responsable du programme de santé bucco-dentaire à l'OMS présente les objectifs de ce plan. Selon lui, le constat actuel en matière de prévention dentaire, et plus particulièrement de prévention primaire, est sans appel :

" On sait depuis 30 ans grosso modo qu'on a pas réussi à stopper cette forme un peu épidémique des maladies bucco-dentaires (...) ce qui montre, ça c'est un peu dur à entendre surtout quand on est professeur et quand on est enseignant etc., le modèle qui a été proposé jusqu'à présent ne fonctionne pas. Donc, il faut être prêt à se dire ok rebattons les cartes, qu'est ce qui marche, qu'est ce qui ne marche pas ? " (Extrait de la vidéo à partir de la 5ème minute).

Chaque État membre s'est engagé à mettre en œuvre ce plan sur son territoire en commençant par la mesure 1 :  

Les Etats membres se sont également engagés à créer une unité de santé bucco-dentaire avec un responsable à sa tête.

À ce jour (octobre 2025), la version française n'est toujours pas adoptée, et l'on ne connait toujours pas le nom du responsable de l'unité de santé bucco-dentaire au sein du Ministère de la santé.

Autrement dit, 29 mois après l'adoption de ce plan mondial, la France ne dispose toujours pas d'une stratégie actualisée de prévention dentaire.

Pendant ce temps, plus de 110 pays se sont réunies en novembre 2024
1 pour préparer des feuilles de route nationales et négocier une déclaration commune sur la santé bucco-dentaire à l'occasion de la toute première réunion mondiale sur ce thème. 2

De plus, la quatrième réunion de haut niveau des Nations unies sur les MNT (maladies non transmissibles) et la santé mentale, tenue le 25 septembre 2025 à New York, a officiellement intégré
la santé bucco-dentaire dans les priorités internationales de santé publique, engageant ainsi les Etats à traduire cet engagement en politiques nationales concrètes.

Pourtant en France, c'est le plan
mis en œuvre à partir de 2007, conçu à l'origine par un concurrent afin de vendre au final ses propres solutions à l'Etat et l'Assurance Maladie, qui demeure en vigueur à ce jour. Et ce malgré les critiques à son sujet par la Cour des comptes depuis 2016, notamment l'exclusion de  près de 80% de la population de ce plan.

Une situation d’autant plus problématique que le droit à la protection de la santé, y compris dentaire, est
un droit fondamental à valeur constitutionnelle pour tous les (assurés sociaux) Français, un droit dont la garantie relève pleinement de la responsabilité de l’Etat, au titre des droits créances.

En clair, l'Etat doit garantir (à minima), en la finançant directement ou par le biais de l'Assurance Maladie ou des complémentaires santé, une solution de prévention dentaire primaire à 100% de la population, conformément à l'
Article L1411-1 du csp (obligation de moyens rappelée à l' Article L1110-1 du csp), et pas uniquement à 20% des (assurés) Français.

29 mois d'attente au détriment des Français ... pourquoi ?

À bon entendeur, salut !

1. 1ère réunion de l'OMS sur la santé bucco-dentaire dans le monde. 🌟 Recap Video : World Health Organization Global Oral Health Meeting 2024 🌟
2.
Déclaration de Bangkok – Pas de Santé sans Santé Bucco-Dentaire Vers la Couverture Sanitaire Universelle pour la Santé Bucco-dentaire d’ici 2030.